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Les pédiatres doivent briser le silence – Marc-André Paquette

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Photo: https://www.freeimages.com/photo/happy-adult-pediatricians-with-little-baby-isolated-on-white-4305641

Lorsque l’Association des pédiatres (APQ) a publié sa position sur les mesures sanitaires le 5 octobre 2020, nous étions tous convaincus, avec raison, que les pédiatres étaient là pour défendre la santé et le bien-être des enfants.

Position de l’Association des pédiatres du Québec sur les mesures sanitaires en contexte de pandémie de covid-19 et de rentrée scolaire. https://pediatres.ca/wp-content/uploads/2020/11/Position-de-lAPQ-La-rentr%C3%A9e-scolaire-nest-pas-coupable-2020-10-05.pdf

En resserrant les mesures sans tenir compte de la nature profonde de l’adolescence, nous contribuerons assurément à une 4e vague bien plus dévastatrice, déjà amorcée : décrochage, dépressions, toxicomanie, cyberdépendance, troubles alimentaires, peurs incontrôlables, distorsions de la pensée. On pourra alors parler de sacrifice générationnel, nous nous projetons déjà à l’enseigner. Et nous regretterons pour les
décennies à venir d’avoir fait obstacle à des destinées.

Cette position de l’APQ, avant même que les masques ne soient imposés dans les écoles primaires, avant même que les masques ne soient exigés pendant les cours d’éducation physique, avant même que le passeport vaccinal n’exclue les enfants non vaccinés de leur environnement social, c’était une position courageuse.

Mais c’était surtout une position lucide.
C’était une position sans équivoque qui sonnait l’alarme et parlait de sacrifice générationnel.

Devant ce positionnement courageux de l’APQ, nous étions persuadés que les pédiatres seraient toujours là pour défendre la santé et le bien-être des enfants.

Pourtant, l’APQ a fait volte-face.

Le 11 mars 2021, très discrètement, l’APQ publiait une nouvelle position. Elle précisait que sa seule responsabilité consistait à veiller au maintien des conditions de pratique de ses membres. Elle se dissociait désormais des groupes de défense des enfants.
Pandémie et mesures sanitaires chez les élèves du primaire – Position de l’APQ – 2021/03/11
11 mars 2021
https://drive.google.com/file/d/1LYjoUog8WEXx-7wLwmBx0cpja7eJwSVU/view


Cet abandon de la défense des enfants a été fait sans tambour ni trompette.
La population, qui se fiait à l’APQ pour défendre les enfants, n’a pas été mise au courant. La population croyait, et croit encore que l’Association des pédiatres du Québec a la responsabilité de protéger la santé et le bien-être des enfants parce que c’est la seule position de l’APQ qui a été médiatisée.
Mais l’APQ s’est dissociée de la défense des enfants.

Et suite à ce revirement discret, un silence relatif s’est installé chez les pédiatres. Presque tous les pédiatres sont devenus silencieux.

Les pédiatres se sont cachés derrière la position politique de l’APQ.
Ils n’ont plus questionné.
Ils n’ont plus partagé leurs doutes à la population.
Ils se sont tus.

La population a été trompée et n’a pas vu le silence qui s’est installé chez les pédiatres suite au revirement discret de l’APQ.

Un silence choisi ou un silence imposé, mais un silence lourd de conséquences pour les enfants.

Aujourd’hui, les impacts sont clairs.

Une enquête réalisée récemment auprès de 33 000 jeunes québécois par Dre Mélissa Généreux, médecin de la santé publique, démontre clairement que la crise sanitaire a eu des impacts désastreux sur les jeunes.
COVID-19 – Effritement de la santé psychologique des jeunes de 12 à 25 ans
https://www.usherbrooke.ca/actualites/nouvelles/sante/details/46968

Au moins 50 % des jeunes à partir de 16 ans ont présenté des symptômes d’anxiété ou de dépression modérés à sévères et 1 jeune sur 4 a pensé qu’il serait mieux mort ou a pensé à se faire du mal au cours des deux semaines précédant l’enquête. 

Les impacts sont catastrophiques, ils ne peuvent être niés

L’APQ et les pédiatres doivent sortir de leur silence.

L’APQ et les pédiatres doivent porter un regard réflexif et critique sur les impacts désastreux des mesures sanitaires sur l’enfance parce que les jeunes demeurent dans une position de très grande vulnérabilité à l’égard de plusieurs mesures sanitaires possiblement non justifiées et potentiellement délétères pour l’enfance qui pourraient être réintroduites.

Cette réappropriation d’une parole publique par les pédiatres est urgente et nécessaire puisque des décisions politiques avec des impacts sur l’enfance risquent fort d’être prises à la rentrée scolaire et/ou à la suite des élections provinciales.

Marc-André Paquette
Enseignant à la maternelle et ancien étudiant en médecine (5 ans de formation)