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Les fenêtres resteront ouvertes dans les écoles cet hiver – La Presse

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PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La mauvaise ventilation dans les écoles reste une préoccupation pour des parents et enseignants, qui craignent une transmission accrue de la COVID-19 à l’approche de l’hiver.

L’hiver approche, et la mauvaise ventilation dans les écoles – ou l’absence de ventilation mécanique – reste une préoccupation pour des parents et enseignants, qui craignent une transmission accrue de la COVID-19. Des directives pour ventiler les locaux sont diffusées par les centres de services scolaires, mais se rendent-elles seulement dans les classes ?

 

Marie-Eve Morasse

MARIE-EVE MORASSE
LA PRESSE

Les écoles de la province sont nombreuses et leurs systèmes de ventilation, complexes. De l’école flambant neuve à celle qui nécessite des rénovations de fond en comble, l’éventail est vaste.

Les enseignants savent-ils quoi faire pour aérer leurs locaux en contexte de pandémie ? La Presse a demandé à quelques centres de services quelles sont les directives envoyées aux écoles en ce qui concerne l’aération.

Celles du centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) font plusieurs pages. On indique notamment que la ventilation naturelle « doit varier en fonction des circonstances et de l’occupation des locaux au cours des différentes périodes de la journée ». On demande de fermer les fenêtres la nuit, d’ouvrir les portes des classes « si possible », de profiter des récréations « pour ouvrir quelques instants les fenêtres au maximum et les portes de corridors pour favoriser les courants d’air ».

C’est un enjeu complexe, estime la présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Beauvais-St-Pierre. « Il y a beaucoup de choses qui sont véhiculées sur l’aération et la COVID-19, sur les courants d’air. Si les consignes ne sont pas claires et l’analyse ne tient pas compte du local, les profs prendront peut-être des initiatives qui, dans les faits, ne sont pas la bonne chose à faire », croit Mme Beauvais-St-Pierre.

Chaque école et chaque local est différent et, dans ce contexte, elle aurait souhaité une analyse plus fine qui ne fasse pas reposer l’expertise en ventilation sur les épaules des enseignants.

On a demandé à ce que des spécialistes aillent dans chacune des écoles et disent ce qui pourrait être fait pour améliorer la qualité de l’air. C’est probablement du cas par cas.

Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal

Le CSSDM explique que « malgré l’âge et la vétusté » des écoles, il « s’assure du maintien en bon état des systèmes existants et assure un environnement sain, sécuritaire et propice à l’apprentissage ».

Toutes fenêtres ouvertes

Au centre de services scolaire des Patriotes, en Montérégie, on demande aux enseignants de « favoriser la ventilation naturelle des locaux en ouvrant suffisamment et régulièrement les fenêtres ». Le centre de services scolaire de Laval indique que le « protocole de changement d’air mécanique ou manuel (ouverture de fenêtres) est appliqué dans les établissements ». Le centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île dit qu’il favorise, peu importe le système de ventilation en place, « l’ouverture des fenêtres dans les locaux de classe pour assurer un apport direct en air frais ».

Tout porte à croire que les enfants et les enseignants ont intérêt à s’habiller chaudement cet hiver. Déjà, plusieurs écoles avisent les parents de ce qui s’en vient quand le mercure descendra sous zéro.

« La température extérieure commence à baisser, il est donc important de prévoir une veste qui sera portée à l’intérieur lors des journées un peu plus froides », écrit la directrice d’une école primaire de Montréal. « Nous vous demandons de bien vouloir prévoir un vêtement un peu plus chaud pour votre enfant lors des journées froides », écrit le directeur d’un autre établissement. Sur les réseaux sociaux, des profs ironisent. « J’enseigne avec mes mitaines ? », demande l’un d’eux.

Des systèmes portatifs

La ventilation dans plusieurs écoles du Québec n’est pas à niveau, donc on ne peut s’attendre à ce que tout soit réglé cette année, dit la Dre Caroline Quach-Thanh, pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste au CHU Sainte-Justine.

« Certaines choses peuvent être faites. L’ajout de filtreurs à air dans les classes peut se faire sans avoir à construire une ventilation qui n’existe pas, comme ce qui est fait dans les bureaux de dentistes », explique la microbiologiste-infectiologue. C’est aussi une solution que proposait dès le mois d’août une experte en ventilation de l’École de technologie supérieure consultée par La Presse.

Dans une lettre envoyée il y a quelques semaines au ministre de la Santé, Christian Dubé, et au directeur national de santé publique, Horacio Arruda, et que La Presse a obtenue, la Fédération des syndicats de l’enseignement et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec demandent qu’en « l’absence de système de ventilation mécanique et à défaut de pouvoir ouvrir les fenêtres pour permettre la circulation d’air », on installe des systèmes mobiles dans les classes.

Au centre de services scolaire de Montréal, on n’a pas l’intention d’acheter des filtres à air portatifs.

Lorsque les bâtiments sont conçus avec des fenêtres qui ouvrent, l’ajout d’un système de ventilation n’est pas pertinent.

Alain Perron, porte-parole du centre de services scolaire de Montréal

Dans ce contexte, quel conseil donnerait la Dre Caroline Quach-Thanh à des enseignants inquiets d’être enfermés avec une trentaine d’élèves ?

« Ouvre tes fenêtres et ouvres-en deux s’il y en a deux, ça fait une circulation d’air. Ce qu’on veut, c’est qu’il y ait des changements d’air plus d’une fois par jour. Il faut que le prof se tienne bien à deux mètres de ses élèves, qu’il porte son masque et la protection oculaire comme c’est demandé », dit la Dre Quach-Thanh.

Plus du quart des éclosions actives dans les écoles

Selon le plus récent bilan du gouvernement, 873 écoles rapportent des cas actifs de COVID-19 et 882 classes sont en conséquence fermées. En date du 5 novembre, parmi les éclosions actives de COVID-19, 26,7 % (soit 378) étaient dans des écoles.

SOURCE LA PRESSE