You are currently viewing Gyms, culture… la santé publique de Montréal veut des allègements en zone rouge – Radio-Canada

Gyms, culture… la santé publique de Montréal veut des allègements en zone rouge – Radio-Canada

Facebook
Twitter
LinkedIn

La directrice régionale de la santé publique de Montréal, Mylène Drouin, juge que plusieurs activités sociales peuvent reprendre en zone rouge.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Thomas Gerbet

Publié 5-11-2020 à 4 h 07

Le ministère de la Santé du Québec étudie actuellement des assouplissements en zone rouge proposés par la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP).

Cette dernière considère qu’il peut y avoir des effets négatifs majeurs sur la santé physique et mentale des individus à maintenir des activités fermées en zone rouge.

La DRSP propose donc de permettre aux Montréalais de reprendre le chemin des salles de sports et des lieux culturels, en plus de pouvoir se réunir avec un nombre limité de personnes.

Plusieurs sources à Québec et dans les directions régionales de santé publique ont reçu, fin octobre, un document intitulé Recommandations pour ajuster les mesures du palier rouge à Montréal : contrôler la transmission de la COVID-19 et prendre en compte les effets collatéraux. Il est adressé, entre autres, au directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda.

Nous ne commenterons pas les discussions en lien avec cet avis, nous répond le ministère de la Santé. Aucune décision n’a été prise.

Les assouplissements proposés par la DRSP de Montréal

Un policier donne une contravention à un automobiliste à proximité du gymnase.

Une salle d’entraînement sportif à Montréal

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

  • Permettre à deux ménages ou adresses de se rassembler à l’intérieur, sans égard au nombre total de personnes
    La DRSP juge le risque « acceptable » parce que le nombre de personnes exposées est « contraint ».
  • Rouvrir les salles de spectacle, mais à 25 personnes maximum
  • Rouvrir les musées et autres expositions culturelles (Biodôme, Jardin botanique…) selon la capacité d’accueil
    La DRSP estime qu’en portant le couvre-visage obligatoirement et en gardant des distances sécuritaires, cela permettra d’éviter « les effets collatéraux » en raison de la nécessité d’activités culturelles et de divertissements structurés pour réduire l’isolement de la population.
  • Rouvrir les salles d’entraînement sportif pour une pratique individuelle, y compris dans les immeubles d’habitation
    La présence d’un entraîneur qui porte le masque serait permise, mais pas les activités en groupe. La DRSP souligne l’importance de permettre la pratique d’activités physiques pour limiter les effets de l’isolement.
  • Rouvrir les bibliothèques, selon la capacité d’accueil
    Aucune éclosion n’est survenue dans une bibliothèque, rappelle la DRSP. L’accès aux postes informatiques et à Internet est important pour les populations défavorisées, dit le document.
  • Permettre des rassemblements publics extérieurs de 4 ménages ou 10 personnes
    La DRSP insiste sur la nécessité de lieux de socialisation pour réduire l’isolement de la population, comme les parcs.

Nécessité d’inciter la population à se rencontrer à l’extérieur plutôt que dans la clandestinité (dans des lieux intérieurs où il y a un plus grand risque de transmission).

Extrait du document de recommandations produit par la santé publique de Montréal

Une vision à long terme pour plus de stabilité

La terrasse d'un restaurant.

Les terrasses sont vides en zone rouge.

PHOTO : RADIO-CANADA / GUILLAUME RIVEST

La santé publique de Montréal propose aussi de rouvrir les terrasses des restaurants, puisque les risques de transmission sont réduits à l’extérieur. Le nombre de personnes par table serait limité à deux ménages ou adresses.

Selon la DRSP, l’approche actuelle cause à la fois résistance et confusion dans la population. L’objectif est de continuer à vivre, tout en limitant la transmission.

Il n’a pas été possible d’obtenir une entrevue avec la directrice régionale de la santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin.

Son attaché de presse, Jean-Nicolas Aubé, précise que l’objectif principal est toujours de contrôler la pandémie, tout en maintenant un équilibre avec des mesures d’assouplissement.

Des recommandations écrites et justifiées

Le Dr Arruda en conférence de presse.

Le Dr Arruda dit n’avoir « aucun problème » à rendre publics les avis qu’il donne au gouvernement et au premier ministre.

PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL

Dans les 12 pages de recommandations de la DRSP, chaque avis est justifié et on retrouve plusieurs références scientifiques.

Certaines sources relèvent que cela contraste avec les recommandations principalement orales que formule le Dr Arruda, sans toujours les justifier publiquement. L’opposition à Québec réclame d’ailleurs plus de transparence à ce sujet depuis plusieurs semaines.

La DRSP s’est appuyée sur des délibérations entre responsables médicaux du Département clinique de santé publique de Montréal, les équipes des différents secteurs de la DRSP, la situation épidémiologique montréalaise et la littérature scientifique disponible.

Les données probantes actuelles indiquent que les interventions liées aux rassemblements, aux mesures de confinement à domicile et aux fermetures de lieux et commerces peuvent réduire la transmission, mais qu’elles ont également le potentiel d’engendrer des impacts négatifs importants sur la société.

Extrait du document de recommandations produit par la santé publique de Montréal

En Ontario, les bars, les restaurants et les gyms pourront rouvrir à l’intérieur avec des mesures strictes dès le 7 novembre dans les zones chaudes d’Ottawa, de York et de Peel, et à Toronto dès le 14 novembre.

Lors de ce point de presse, un journaliste a évoqué la possibilité de rouvrir les restaurants dès le 9 novembre en zone rouge, ce à quoi Horacio Arruda a répondu qu’il s’agit de discussions qui ont cours parmi les autorités de santé publique.

On évalue tous les scénarios pour en arriver à une proposition qu’on va présenter à notre ministre de la Santé puis à notre premier ministre, a ajouté le Dr Arruda. La question, ça va être de maintenir l’équilibre et une cohérence dans ce qu’on ferme et ce qu’on rouvre.

SOURCE : RADIO-CANADA