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92 appels et toujours aucune place en garderie – LA TRIBUNE

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SABRINA LAVOIE
La Tribune
 
 
Après avoir tenté sa chance auprès de 92 services de garde en milieu familial, la Sherbrookoise Alexandra Pigeon craint de devoir rester à la maison pour prendre soin de son enfant après son congé de maternité.
 

Inscrite depuis près d’un an sur La Place 0-5 dans l’espoir d’obtenir une place en CPE, Alexandra Pigeon poursuit ses démarches jour après jour en vue de pouvoir retourner au travail cet automne comme technologue en génie électrique.

Voyant ses espoirs diminuer, la Sherbrookoise affirme avoir épuisé toutes ses ressources. « Je veux bien chercher, mais je ne sais plus où », confie la mère désemparée.

« En 92 appels, une seule éducatrice cherchait à combler une place pour un poupon. J’ai immédiatement été visité l’endroit où d’autres familles attendaient en file pour faire la même chose. C’était premier arrivé, premier servi. »

Or, l’intervenante en question n’a jamais retourné les appels d’Alexandra Pigeon qui avait rapidement montré son intérêt. « Je comprends que la place a été comblée, mais la moindre des choses serait de m’en tenir informée », déplore-t-elle.

Des remises en question ont toutefois suivi cet événement.

« Je commence sincèrement à douter de la qualité du service offert dans certains milieux. La pénurie est tellement grande que lorsqu’une place est affichée quelque part, c’est souvent parce que l’endroit ne répond pas aux attentes des parents. Jusqu’où suis-je prête à aller alors qu’on parle quand même de la sécurité de mon fils? »

 

« Je ne peux pas croire qu’on en soit rendu là. »
 Alexandra Pigeon
 

« Je ne peux pas croire qu’on en soit rendu là. Mais même si j’acceptais de le faire, il n’y en a juste pas de places disponibles. »

Une aide temporaire

Alexandra Pigeon espère que des mesures seront rapidement mises en place par le gouvernement pour aider les parents qui ne peuvent retourner au travail, faute de places en garderie.

« Ça ne m’intéresse pas du tout de dépendre de mon conjoint. J’ai fait des études, j’ai une voiture et des dépenses personnelles. En ce moment, je me sens obligée de rester à la maison. D’oublier ma carrière », raconte la jeune mère de famille qui souhaiterait pouvoir compter sur une aide financière d’urgence à la fin de son congé selon sa situation.

« J’aimerais aussi qu’on puisse m’assurer une sécurité d’emploi. Si je demande un prolongement de congé de maternité à mes frais, est-ce que mon employeur va me renvoyer? C’est une situation qui crée beaucoup d’anxiété », ajoute Alexandra Pigeon.

Elle se dit par ailleurs soulagée de voir que le gouvernement travaille à créer davantage de places dans le réseau. « Mais comme des milliers d’autres parents, c’est maintenant que j’en ai besoin. Des places en 2025, certaines éducatrices m’en ont déjà offertes », déplore-t-elle. 

Rappelons qu’en mai dernier, une brèche informatique du site La Pace 0-5 révélait au grand jour le nombre de 86 948 enfants en attente d’une place en garderie au Québec.

SOURCE: LA TRIBUNE