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Qualité de l’air dans les écoles. La moitié des classes ratent la cible – La Presse

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Accusé d’avoir menti sur les tests de qualité de l’air dans les écoles, le gouvernement Legault publie de nouvelles données. Il soutient maintenant que ce sont 51,2 % des classes qui atteignent la cible de 1000 ppm, moins ambitieuse par exemple que celle de la France fixée à 800 ppm.

 
 

Louise LeducLOUISE LEDUC
LA PRESSE

Marie-Eve MorasseMARIE-EVE MORASSE
LA PRESSE

En mars, le gouvernement Legault, tout particulièrement Jean-François Roberge, son ministre de l’Éducation, s’est retrouvé au cœur d’une crise quand Radio-Canada a dévoilé que l’Institut national de santé publique (INSPQ) avait remis en question le protocole de tests de qualité de l’air dans les écoles.

Le ministre Roberge a alors été accusé d’avoir menti parce qu’il avait prétendu à tort que le protocole avait été mis en place en collaboration avec la Santé publique.

De nombreuses irrégularités ont aussi été constatées dans la réalisation des tests de mesure de qualité de l’air.

Dans ce nouveau rapport transmis mardi, le ministère de l’Éducation dit avoir « posé un regard critique et analysé les données transmises par les centres de services scolaires (CSS) et les commissions scolaires (CS) pour vérifier leur qualité et leur fiabilité. Les données qui semblaient non conformes ont été retirées pour ne pas fausser les résultats ».

Le gouvernement annonce maintenant que sur les quelque 15 000 classes testées, 1183 avaient un taux de CO2 se situant entre 1500 et 2000 ppm (la cible étant de 1000 ppm) ; 356 classes avaient, elles, un taux de CO2 supérieur à 2000 ppm.

« Des correctifs ont été apportés dans 90,7 % des locaux qui présentaient un résultat supérieur à 1500 parties par million ».

Disant se baser sur les recommandations du rapport de 20 experts, 438 échangeurs d’air ont été commandés dans les écoles.

En point de presse mardi, Jean-François Roberge a indiqué que les nombreuses classes affichant des résultats de moins de 1500 ppm ne se retrouvent pas dans une situation idéale, mais « qu’en contexte de pandémie, pour la santé et la sécurité, il s’agit d’un apport d’air suffisant ».

« Il ne faut pas créer un sentiment de panique ou des craintes à l’effet que nos écoles ne seraient pas sécuritaires », a dit le ministre Roberge.

Depuis le début de la pandémie, les écoles comptent parmi les hauts lieux de contamination. Actuellement, on compte 273 éclosions actives dans les écoles du Québec, ce qui représente 23 % de toutes les éclosions. Dans la province, 426 écoles et 9080 classes sont fermées.

À propos du cafouillage, M. Roberge a noté que la méthodologie des tests continuera d’être améliorée pour ces mesures de qualité de l’air qui se poursuivront au cours des prochaines années.

En mode rattrapage

Le ministre de l’Éducation a rejeté la faute au gouvernement libéral précédent. En deux ans de gouvernement caquiste, a-t-il fait valoir, « 3,5 milliards ont été investis dans les écoles, ce qui est autant que les deux précédents gouvernements en six ans. On met les bouchées doubles. On fait le rattrapage ».

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) n’a pas apprécié les déclarations de Jean-François Roberge, qu’elle juge maintenant non crédible. « Les propos du ministre de l’Éducation semblent de plus en plus confus alors qu’il modifie à sa guise la limite des taux de CO2 jugée acceptable dans les classes pour justifier les résultats alarmants des tests effectués dans le réseau scolaire québécois, a déclaré Sonia Éthier, présidente de la CSQ. C’est sidérant d’entendre soudainement le ministre nous annoncer que la cible reconnue par les experts de la Santé publique demeure 1000 ppm, mais que, selon lui, les classes ayant des résultats de 1500 ppm demeurent sécuritaires, sans aucune autre justification scientifique. »

Interrogé à ce sujet en conférence de presse sur la pandémie, DHoracio Arruda, directeur national de la Santé publique, a dit estimer que « de priver les élèves d’une présence à l’école aurait des impacts plus négatifs ».

« Il n’y a pas seulement que la ventilation qui permet de protéger les jeunes. C’en est un [parmi d’autres facteurs] », a-t-il ajouté, relevant que les écoles sont cependant « un milieu où il y a de la transmission ».

SOURC : LA PRESSE