La mobilité de la main-d’œuvre persiste durant la deuxième vague, parfois même entre zones chaudes et froides. La pratique, associée à un risque de contamination, n’est toujours pas complètement interdite, malgré les déclarations de ministres.
Dans la même journée, on m’appelle pour finir une journée dans un autre CHSLD, parce qu’il manque du personnel
, témoigne un préposé en hygiène et salubrité, employé d’un CIUSSS montréalais.
Des gens à la cuisine ont été testés positifs alors qu’ils travaillent dans différents établissements
, explique une source dans un autre CIUSSS de l’île.
Lundi, j’ai été préposée aux bénéficiaires dans une zone chaude, puis le lendemain en zone froide.
Je suis cuisinière et, dans la même semaine, je peux faire quatre CHSLD
, raconte une autre.
Mardi, un reportage de Radio-Canada révélait que la mobilité de la main-d’œuvre persiste dans des CHSLD privés.
Pas complètement interdit
Tout le printemps, l’ex-ministre de la Santé Danielle McCann a répété que les déplacements de main-d’œuvre étaient dorénavant interdits. Or, ils ne l’étaient pas totalement et se sont poursuivis sur le terrain.
En effet, la directive aux CISSS et aux CIUSSS indique qu’il faut les éviter dans la mesure du possible
. Quant à l’arrêté ministériel du 15 mai, il interdit les déplacements uniquement pour les employés d’agence qui ont été exposés à la COVID-19.
il faut publier un arrêté ministériel permettant d’interdire la mobilité du personnel
.Questionné mardi par la députée indépendante Catherine Fournier afin de savoir quand il allait l’interdire « une fois pour toutes », le ministre a entretenu la confusion en répondant : On n’a pas besoin d’avoir un autre arrêté ministériel supplémentaire
.
Trente minutes plus tard, le ministère de la Santé envoyait un courriel à Radio-Canada pour indiquer qu’il est dans l’intention du MSSS d’adopter un arrêté ministériel permettant d’interdire la mobilité du personnel
.
Possible pour certains, impossible pour d’autres
À Laval, on a réussi!
, se félicite la présidente du syndicat local affilié à la CSN, Marjolaine Aubé, qui représente les préposés aux bénéficiaires. Des pourparlers avec la direction ont permis de mettre en place des moyens d’éliminer la mobilité des employés à temps partiel.
Mais d’autres établissements confirment faire encore appel aux agences de placement par nécessité, pour pallier des manques de personnel ici et là.
On nous demande d’utiliser les agences de placement en dernier recours, mais on n’a pas de premier recours.
Les ressources d’hébergement intermédiaires qui accueillent des adultes vulnérables affirment qu’il leur est « impossible » de renoncer au déplacement de personnel, tellement le recrutement est difficile.
Le ministère de la Santé convient que des risques de ruptures de service pourraient justifier l’autorisation de certains déplacements entre établissements.