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Difficultés respiratoires : le port du masque pas si anodin ? Alternative Santé

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Des enfants portant le masque en route pour l’école

Dimitri Jacques  rédigé le 26 novembre 2020 à 11h32

L’empressement à faire adopter le port généralisé du masque comme mesure prophylactique contre le Covid-19 a laissé totalement hors champ et, pour ainsi dire, rendu illégitime tout questionnement sur ses possibles effets sur la santé. Alors que des témoignages se multiplient sur leur impact chez certains de leurs porteurs, il est temps de réinterroger certaines évidences.

Des publications fleurissent sur Internet, alertant sur les problèmes induits par le port prolongé des masques faciaux, accusés de diminuer les capacités respiratoires et de provoquer maux de tête, difficultés respiratoires et malaises. De nombreux témoignages, détaillés et circonstanciés, nous sont régulièrement rapportés et vont en ce sens. Ces affirmations ont néanmoins été balayées dès le printemps par les « fact-checkers » avec une certaine condescendance (1), parlant parfois de mythes ou de croyances.

Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé, censée donner le Nord sur la question, mentionne des difficultés respiratoires chez les asthmatiques ou les personnes souffrant d’affections respiratoires chroniques, mais aussi possiblement parmi la population saine. L’OMS colporterait donc de fausses informations ? Elle précise, par ailleurs, ne pas disposer de données suffisantes pour évaluer les effets indésirables éventuels du port du masque généralisé (2). Pas de quoi être aussi assertif. D’autant que nous manquons particulièrement de recul et que jamais une population entière n’a été masquée et pour une si longue durée.

Pour le Dr Simon Clarke, professeur de microbiologie à l’Université de Reading (Angleterre), les protocoles sanitaires rejettent trop facilement le principe de précaution lorsqu’ils évoquent la possibilité que les masques puissent avoir des effets négatifs.

Le masque empêche-t-il de respirer ?

Les masques ont rapidement été suspectés de favoriser l’hypoxie (diminution de l’oxygène sanguin) et l’hypercapnie (élévation du CO² sanguin). Selon l’American Thoracic Society, les masques faciaux peuvent accroître le sentiment d’essoufflement mais n’affectent pas les échanges gazeux (3). Pas de manque d’oxygène donc, seulement un désagrément chez des gens qui ne sont pas habitués. Dans ce cas, d’où proviennent les maux de tête, nausées, malaises et fatigues inhabituels rapportés par des porteurs de masque ? Parce que, malgré tout, ce sont des symptômes d’hypoxie chez des personnes qui n’en avaient pas avant de porter le masque au quotidien. Pure et simple affabulation ?

Un examen attentif de la littérature scientifique montre qu’une telle réduction des capacités d’oxygénation est possible. Ici, un cas de désoxygénation chez des chirurgiens après une intervention majeure, induite par le masque (ou peut-être le stress opératoire, précise l’étude) (4). Là, les effets du port du masque sur les capacités cardiorespiratoires à l’effort (5). Le port prolongé de masques faciaux chez des professionnels de santé est susceptible d’entraîner une hypoxie, ce qui entraîne une dégradation du glucose et une élévation des taux d’acide lactique. Et les maux de tête font partie des premiers effets ressentis.(6)

Pour la fondation Asthma UK, les personnes qui souffrent d’asthme ou d’autres affections pulmonaires ne devraient pas porter de masque facial si cela leur cause une difficulté à respirer. La BPCO, pour bronchopneumopathie chronique obstructive, est une maladie inflammatoire chronique des bronches due à un rétrécissement et un encombrement permanent des voies respiratoires.

Une étude rétrospective chez des patients atteints de BPCO et qui ont contracté le Covid-19, révèle que l’utilisation du masque entraîne une hypercapnie, et impacte significativement leur physiologie, avec un risque d’aggravation de la maladie. Il leur est conseillé de porter le masque avec prudence (7). Une des conséquences possibles est de devoir fournir des efforts plus importants pour respirer, ce qui risque de disséminer davantage le virus dans les poumons. Mais par principe, cela concerne potentiellement l’ensemble de la population infectée, y compris les asymptomatiques. Mécaniquement, une fraction du dioxyde de carbone expiré est inhalée à chaque cycle respiratoire, ce qui augmente la fréquence et la profondeur de la respiration, et donc le volume d’air potentiellement contaminé (8). Dans le même ordre d’idée, chez une personne atopique (terrain allergique prédisposant à l’asthme et à l’eczéma), il pourrait y avoir une relation bidirectionnelle entre l’atopie prédisposant aux infections virales et l’infection virale pouvant déclencher l’asthme atopique.(9)

Sur le plan immunitaire, une hypoxie peut bloquer les lymphocytes T effecteurs (utilisés pour combattre les infections) et stimuler à l’excès les lymphocytes T régulateurs, dont le rôle est d’instaurer une certaine tolérance face à l’agresseur. En cause, une molécule appelée facteur inductible d’hypoxie-1 (HIF-1) dont les niveaux sont augmentés par l’hypoxie (10). Et nous avons évoqué ailleurs que certaines bactéries pathogènes impliquées dans le Covid-19 se développement en milieu sous-oxygéné.

Des infections empêchées… ou parfois facilitées ?

La contamination des voies respiratoires supérieures par des virus et des bactéries en provenance des masques médicaux a été observée dans plusieurs hôpitaux. Les agents pathogènes présents sur la surface externe des masques utilisés peuvent entraîner une auto-contamination. Le risque est proportionnel à la durée d’utilisation du masque, et au nombre de contacts cliniques (11). On parle ici de professionnels de santé, chacun pourra imaginer ce qu’il en est avec la population générale, non formée aux gestes pour préserver la stérilité des masques. En effet, combien parmi nous respectent scrupuleusement les recommandations ? Nos masques traînent dans nos poches, sur les sièges auto, sont manipulés avec des mains non lavées, alors qu’un masque neuf et stérile devrait être porté à chaque utilisation.

Bien qu’il soit essentiel d’empêcher la transmission du virus de personne à personne, et le masque peut y être utile dans certaines situations, peu d’importance est accordée à ce qui se produit après une transmission. Immédiatement, la réponse immunitaire innée a pour objectif d’empêcher la dissémination du virus et des bactéries pathogènes dans l’organisme. En cas de port de masque, les particules virales exhalées ne pourront pas s’échapper et risquent de se concentrer dans les voies nasales puis d’entrer dans le système nerveux via les nerfs olfactifs.

Mais il y a plus insidieux. À de nombreuses reprises, nous avons parlé ici de l’importance du microbiote et des écosystèmes microbiens comme déterminants d’une immunité efficace. Nous avons un microbiote buccal et cutané, tout comme nous avons un microbiote intestinal. Tous ces microbiotes sont interconnectés. Chaque famille bactérienne occupe un espace et une fonction particulière. Tout déséquilibre est une porte ouverte à la prolifération des bactéries pathogènes. Le masque devient vite un « bouillon de culture » non seulement parce qu’il est contaminé par des bactéries de l’environnement, mais aussi parce qu’il laisse s’accumuler nos propres bactéries à l’entrée des voies respiratoires, ce qui n’est évidemment pas prévu par la nature.

Pour reprendre l’exemple de la BPCO, une infection bactérienne est retrouvée dans plus de la moitié des cas. Il existe une corrélation entre le degré de sévérité de l’atteinte respiratoire, la fréquence des épisodes d’exacerbation et la prolifération bactérienne. À chaque épisode, de nouvelles souches apparaissent (12). Le rôle pathogène exact des bactéries en provenance de l’environnement dans la survenue des exacerbations de BPCO reste discuté mais son existence est reconnue (13). Parmi les souches les plus fréquemment mentionnées dans la littérature, on retrouve Streptococcus pneumoniae et Haemophilus parainfluenzae, comme par hasard des co-infections connues du Covid.

Des témoignages inquiétants chez les enfants

Les risques biologiques, immunologiques et psychosociaux du port à long terme des masques faciaux chez les enfants scolarisés sont connus et documentés (14). Même chez les professionnels de santé, des effets indésirables tels que maux de tête, éruptions cutanées, dégradation de la peau et déficience cognitive ont été observés pendant la pandémie de Covid-19 (15).

Chez l’enfant, dont le cerveau est en plein développement, le risque de sous-oxygénation prend toute sa dimension. Les dommages neurologiques qui pourraient en résulter sur le long terme sont difficilement prévisibles. Le Dr Louis Fouché, anesthésiste-réanimateur connu pour son opposition à la politique sanitaire actuelle, est catégorique : « Les enfants ne sont pas vecteurs ni réservoirs. C’est une perversion de masquer des enfants de 6 ans. Les enfants ont mal à la tête et sont épuisés en rentrant le soir. Ils ne sont pas malades mais ils vont le devenir. »

Maux de tête, saignement de nez, irritations des voies respiratoires et fatigue sont les symptômes les plus fréquemment rapportés depuis l’obligation du port du masque à l’école, notamment sur des groupes Facebook ou forums de parents inquiets. Ils font part aussi de malaises, comme chez cette fillette de 8 ans qui, dès le deuxième jour d’après son père, a perdu connaissance et a dû être évacuée en ambulance vers l’hôpital. Contacté par téléphone, celui-ci explique que l’enfant est habituellement en bonne santé et très dynamique. Son histoire médicale révèle des antécédents de bradycardie ainsi que des angines à répétition dans la petite enfance. Des faiblesses de terrain ont-elles été réveillées ?

Certains enfants ont à la fois des symptômes corporels et psychologiques, comme ce garçon de 7 ans, scolarisé dans l’Hérault. En plus de maux de tête et de boutons inhabituels, il ne veut plus retirer son masque ni dans la voiture ni à la maison car « il ne veut pas mourir du coronavirus » explique son père. Ce dernier s’inquiète par ailleurs de le voir développer un TOC du lavage de mains, au point de se provoquer des irritations. N’oublions pas que l’esprit, le corps et l’environnement sont en interaction permanente et que l’être humain se construit sur cette interaction. Plusieurs études chez l’enfant montrent qu’une exposition prolongée à un stress psychosocial laisse des “cicatrices” neurologiques et épigénétiques durables, susceptibles d’entretenir des troubles du comportement mais aussi d’affaiblir le système immunitaire.

Les médecins refusent la plupart du temps d’établir un certificat de contre-indication. Certains enfants ne sont pas retournés à l’école, les parents ne souhaitant pas que l’école devienne une souffrance psychologique. Mais ce n’est pas toujours un choix consenti des parents. De nombreux cas de renvois de l’école et de déscolarisation forcée nous ont été rapportés. La FCPE, un des principaux syndicats de parents d’élèves, rappelle que « cela est rigoureusement contraire aux règlements intérieurs, ces causes de renvoi ne sont pas prévues et ne peuvent donc pas être appliquées. »

Les risques inhérents au port prolongé du masque sont donc réels. Nous ne parlons pas ici de gêne ou de désagréments, mais de symptômes particulièrement inquiétants ou de réactivation de troubles préexistants, observés chez un nombre suffisant d’individus pour que le principe de précaution reprenne le dessus, et que la balance bénéfice/risque soit sérieusement réévaluée en fonction des contextes. Nous sommes allés si loin dans la peur collective et l’irrationnel que beaucoup de gens ont tendance à éluder instinctivement tout effet adverse des outils qui leur sont présentés comme solutions incontournables. Un phénomène sur lequel les sociologues et les historiens qui analyseront notre époque ne manqueront pas de se pencher.

Références :

  1. https://www.cnews.fr/monde/2020-05-12/coronavirus-le-port-prolonge-du-masque-ne-peut-pas-entrainer-de-mayyjjjnque-doxygene
  2. https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/332448/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.4-fre.pdf
  3. https://www1.racgp.org.au/newsgp/clinical/face-masks-may-increase-feelings-of-breathlessness
  4. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18500410/
  5. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32632523/
  6. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1600-0404.2005.00560.x
  7. https://assets.researchsquare.com/files/rs-39747/v1/bc5b95af-76b3-4fc6-9901-fcfcedf25a5e.pdf
  8. https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1435/rr-40
  9. https://link.springer.com/article/10.1007/s00281-020-00781-5
  10. https://www.karger.com/Article/Abstract/464429
  11. https://bmcinfectdis.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12879-019-4109-x
  12. https://www.revmed.ch/RMS/2004/RMS-2502/24137
  13. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7361827/
  14. https://www.bmj.com/content/370/bmj.m3021/rr-6
  15. https://clinmedjournals.org/articles/jide/journal-of-infectious-diseases-and-epidemiology-jide-6-130.php

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SOURCE: ALTERNATIVE SANTE