Des enfants plus pauvres, en manque de nourriture, d’activité physique et en détresse mentale… Le portrait que dresse le rapport Raising Canada 2020 est celui d’une jeunesse dont le bien-être et la santé se dégradent sur fond de pandémie.
Le rapport a été préparé par l’organisme Les Enfants d’abord Canada, l’Institut O’Brien de santé publique de l’Université de Calgary et l’Hôpital pour enfants de l’Alberta. Il compile des études et des sondages réalisés au cours de la dernière année pour établir un bilan sanitaire des enfants et des jeunes au Canada, mais aussi l’effet de la pandémie sur ce bilan.
La pandémie accentue les inégalités
Le constat est celui d’un pays qui a lentement laissé la situation des enfants empirer. Le rapport note que le pays est tombé à la 25e place du palmarès de l’UNICEF, perdant 12 places en 12 ans.
Nous savons que la santé des jeunes est en baisse depuis 10 ans, mais particulièrement au cours des six derniers mois, les statistiques sur la santé physique et mentale montrent l’urgence d’agir
, explique Sara Austin, la présidente de l’organisme Les Enfants d’abord Canada.
Parmi les indicateurs les plus alarmants, le suicide est devenu la cause principale de mort chez les 10-14 ans, signe d’une détérioration de la santé mentale.
Les enfants ont subi le fardeau de la pandémie.
La fermeture des écoles à cause de la COVID-19 a également privé les enfants de programmes de nutrition et d’accès aux outils technologiques.
Enfin, les plus vulnérables parmi les enfants vulnérables, ce sont les enfants noirs et autochtones, note Mme Austin.
Appel à l’action
Ce constat est suivi d’un appel à l’action demandant au gouvernement fédéral de nommer un commissaire à l’enfance et à la jeunesse.
Une stratégie nationale devrait également être établie pour s’attaquer à tous les problèmes menaçant le bien-être des petits Canadiens.
Le rapport appelle enfin à l’établissement d’une enveloppe budgétaire consacrée à la jeunesse accompagnée de 250 millions de dollars pour compenser les effets négatifs de la pandémie.
D’après les entrevues d’Elissa Carpenter