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Le confinement, une mesure de dernier recours, dit un dirigeant de l’OMS – La Presse

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le Vieux-Montréal était désert durant la première vague du confinement.

Mathieu Perreault

MATHIEU PERREAULT
LA PRESSE

Publié le 14 octobre 2020 à 6h00

Le confinement doit être une mesure de dernier recours, a déclaré la semaine dernière le responsable de la COVID-19 à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), David Nabarro. L’entrevue vidéo sur le site du magazine britannique de droite The Spectator a connu un retentissement mondial quand les propos du DNabarro ont été repris par les agences de presse.

« Nous devons apprendre à cohabiter avec le virus sans constamment fermer nos économies, a déclaré le DNabarro. Nous pensons qu’il est possible de conserver intacte notre vie économique et sociale, avec un haut degré d’organisation du gouvernement et une implication de la population. Le confinement ne doit pas être le moyen principal de contrôle de la pandémie, nous préférons l’éviter. »

Le confinement, selon le spécialiste de l’OMS, doit servir à « réorganiser ses ressources et à protéger les travailleurs de la santé quand ils sont épuisés », afin que les hôpitaux puissent remplir leur mission, et à « organiser les tests et le traçage ». Mais si les hôpitaux fonctionnent, le contrôle du SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19, doit être fait avec « un programme exhaustif de tests, de traçage des contacts des cas positifs et d’isolement » des personnes contagieuses. La population, de son côté, doit suivre les consignes suivantes : « respecter la distanciation physique, porter un masque, se laver les mains et ne pas aller au pub quand on se sent malade », a résumé le DNabarro.

PHOTO PIERRE ALBOUY, ARCHIVES REUTERS

David Nabarro, responsable de la COVID-19 à l’Organisation mondiale de la santé

Les régions qui ont réussi cette « voie du milieu » préservant l’économie tout en évitant une catastrophe sanitaire sont l’Allemagne, l’Asie de l’Est et « certaines régions du Canada », selon le DNabarro.

Les opposants aux fermetures de lieux publics ont fait leurs choux gras de ces déclarations d’un haut responsable de l’OMS. Mais selon Gaston De Serres, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), il s’agit d’une confusion de vocabulaire.

« Le confinement, c’est ce qu’on a vécu au printemps, quand la plupart des magasins étaient fermés, quand on ne pouvait pas sortir sauf pour aller faire l’épicerie, dit le DDe Serres. Nous sommes bien conscients que même la situation actuelle, avec les restaurants, les bars et les salles de spectacle qui sont fermés, est difficile au niveau économique. Et ne pouvoir recevoir des gens à la maison, l’école à distance, c’est aussi très difficile. Mais on n’est pas retournés au terrible confinement du printemps. »

De 50 à 1000 cas quotidiens

Le confinement partiel décrété à la fin de septembre par le gouvernement Legault pourrait-il être levé si les hôpitaux croient être prêts pour la deuxième vague, et que les programmes de tests et de traçage des contacts des cas positifs sont opérationnels ?

« Cet été, on avait 50 cas par jour, répond le DDe Serres. Là, on est arrivés à 1000 cas par jour. On est passé d’un R [le nombre de personnes infectées par une personne contagieuse] de 0,9 ou 1, à beaucoup plus que 1. Il faut éviter de se mettre dans une position permettant une propagation importante du virus dans la population, même si le nombre de cas par jour descendait dans les prochaines semaines. »

Le DDe Serres est conscient que « les plus pauvres vont s’appauvrir s’ils perdent leur emploi ». Dans son entrevue au Spectator, le DNabarro a cité les secteurs touristiques des Caraïbes et du Pacifique, ainsi que les petits fermiers dans les pays émergents qui souffrent de l’interruption des transports. « Nous avons vu le taux de pauvreté doubler, et il va y avoir deux fois plus d’enfants qui vont souffrir de malnutrition, parce qu’ils n’ont plus de repas à l’école », a dit le spécialiste de l’OMS.

Source La Presse