PUBLIÉ LE 06/02/2014
Des doses élevées de vitamine C, administrées par voie intraveineuse, améliorent l’efficacité de la chimiothérapie dans des modèles précliniques de cancer de l’ovaire et diminuent ses effets indésirables chez certains patients. C’est pourtant un traitement « non orthodoxe » du cancer, mais de récentes études incitent à réexaminer son intérêt.
On sait maintenant que la vitamine C n’a pas la même pharmacocinétique par voie orale que par voie intraveineuse. Seule l’injection peut entraîner des concentrations tissulaires élevées (millimolaires). Et la vitamine C, plutôt considérée comme un antioxydant (ce qui pourrait interférer avec la chimiothérapie), devient un pro-oxydant à ces concentrations élevées. Ces taux élevés pro-oxydants altèrent l’ADN et diminuent l’ATP cellulaire, activent la voie AMPK et entraînent la mort des cellules cancéreuses ovariennes.
Les auteurs qui publient dans « Science Translational Medicine » montrent que, sur un modèle murin de cancer de l’ovaire, l’ajout de vitamine C intraveineuse à la chimiothérapie (carboplatine et paclitaxel) inhibe de façon synergique le cancer. Dans un essai pilote, randomisé, mené chez 27 patientes diagnostiquées avec un cancer de l’ovaire de stade 3 ou 4, l’adjonction de vitamine C I.V. réduit les effets indésirables de la chimiothérapie sans diminuer son efficacité.
Appel aux bailleurs de fonds fédéraux
Ces résultats justifient donc de mener des études plus larges pour évaluer le bénéfice de la vitamine C adjuvante dans le cancer. « Puisqu’aucune compagnie pharmaceutique ne financera ces études, nous ferons appel à des bailleurs de fonds fédéraux pour mener des essais plus larges », confie au « Quotidien » le Dr Jeanne Drisko (Université du Kansas).
Pour McConnell et coll., auteurs d’un commentaire associé, seules les tumeurs n’exprimant pas les transporteurs de la vitamine C (SVCT1 et 2) seront candidates au traitement adjuvant par vitamine C.
Science Translational Medicine, 5 février 2014, Ma et coll.