L’Association des pédiatres du Québec s’oppose au durcissement des mesures dans les écoles
L’Association des pédiatres du Québec lance un cri du cœur en faveur des ados, en s’opposant haut et fort au durcissement des mesures sanitaires dans les écoles, qui pourrait mener au «sacrifice» de toute une génération.
Québec fait fausse route, tranchent les pédiatres dans une lettre transmise au gouvernement Legault lundi. Les mesures annoncées en zone rouge n’auront pas d’impact sur la transmission du virus, peut-on lire.
«En imposant le port du masque en tout temps, en retirant aux jeunes le sport, souvent leur seule source d’équilibre, nous ne changerons en rien la transmission de la COVID dans ce groupe d’âge. Si nous optons pour de l’enseignement hybride, ils trouveront un sous-sol pour se regrouper. Et sans doute pas pour étudier», affirment les pédiatres Marie-Claude Roy et Jean-François Chicoine.
«Ils vont faire leur vie en dehors de la cour d’école», lance le Dr Chicoine lors d’un entretien avec Le Journal. «La jeunesse est faite pour se rencontrer, pour sympathiser et pour se faire une première blonde ou un premier chum. Et ce n’est pas parce qu’ils sont inconscients ou méchants.»
- La Dre Marie-Claude Roy, pédiatre au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et membre du CA de l’Association des pédiatres du Québec, commente l’annonce de Québec à QUB radio:
«Sacrifice générationnel»
Les pédiatres s’inquiètent surtout des contrecoups de ces resserrements sur les jeunes, surtout si l’approche restrictive s’étire pendant des mois.
«En mettant des contraintes, ça atteint des éléments essentiels de leur développement, explique le Dr Chicoine. On commence à avoir de plus en plus de données qui montrent qu’on a plus d’enfants anxieux, plus de troubles alimentaires, plus de dépression, plus de cyberdépendance et plus de toxicomanie. Ça c’est très clair».
- ÉCOUTEZ la chronique de Maude Goyer avec Geneviève Pettersen à QUB radio:
Dans leur missive, les pédiatres n’hésitent pas à parler de «sacrifice générationnel».
«En resserrant les mesures sans tenir compte de la nature profonde de l’adolescence, nous contribuerons assurément à une 2e vague bien plus dévastatrice, déjà amorcée», écrivent-ils.