Incroyable ! Le mot vient spontanément à l’esprit lorsqu’on découvre l’exploit accompli par David Glanzman (université de Californie). Première historique, son expérience a permis d’isoler, sous forme moléculaire, un souvenir dans le cerveau d’un être vivant avant de le transférer dans le cerveau d’un autre !
Incroyable ! Le mot vient spontanément à l’esprit lorsqu’on découvre l’exploit accompli par David Glanzman (université de Californie). Première historique, son expérience a permis d’isoler, sous forme moléculaire, un souvenir dans le cerveau d’un être vivant avant de le transférer dans le cerveau d’un autre ! De la science-fiction… pour de vrai ! Ce premier cas de « transfert de mémoire » ne concerne pas n’importe quel être vivant. Il s’agit d’une sorte d’escargot de mer, Aplysia Californica, qui est une star des laboratoires qui travaillent sur la mémoire. Le fameux neuro scientifique Eric Kandel lui doit son prix Nobel venu couronner en 2000 ses travaux sur la conception « connexionniste » de la mémoire, où les souvenirs se tissent au fil des connexions établies par les neurones entre eux. Or, David Glanzman, en se penchant sur le même modèle animal, vient de faire voler en éclats cette vision du réseau synaptique tout-puissant. Son expérience prouve que les souvenirs possèdent un tout autre support dont la matérialité s’incarne sous la forme d’un nuage de molécules injectable par une seringue.
UNE EXPÉRIENCE HISTORIQUE
1 L’escargot mémorise un choc électrique
En répétant cinq fois toutes les 20 min un choc électrique sur la queue de l’animal, il finit par être « sensibilisé » : au moindre choc suivant, il rétracte son siphon afin de se protéger.
2 Une partie du contenu de ses neurones est ponctionné…
Les neurones qui contiennent cette mémoire chez l’ Aplysia
étant bien connus, les scientifiques les ont prélevés et ont récupéré dans une seringue tout leur contenu.
3… puis injecté dans la tête d’un autre animal…
Une partie du contenu de la seringue est été injectée dans le liquide où baignent les neurones d’un animal « naïf » : celui-ci n’ayant jamais senti de décharge électrique, il n’en a pas peur.
4… qui se souvient à son tour du choc électrique
Un jour plus tard, l’animal « naïf » connaît aussi bien les conséquences d’un choc électrique, que son comparse chez qui l’ARN neuronal a été prélevé.
Le souvenir a bien été implanté.