Appel de signatures
Collectif du personnel scolaire en faveur du retour à la normale dans les écoles du Québec
Vous trouverez dans ce blog une lettre ouverte rédigée par le collectif et adressée à quelques décideurs du gouvernement du Québec. En appui à cette lettre, nous souhaitons recueillir au moins 500 signatures de travailleuses et travailleurs de l’éducation. Pour mieux comprendre la réalité des écoles, nous vous invitons aussi à visionner ce témoignage touchant d’une enseignante au primaire.
Jusqu’au 6 avril 2021, PARTAGEZ CETTE LETTRE AU PLUS GRAND NOMBRE D’INTERVENANTS SCOLAIRES possible à la grandeur du Québec. Votre adresse courriel nous permettra de vous informer lorsque nous serons prêts à envoyer notre lettre aux destinataires et aux journalistes.
Nous ne dévoilerons pas publiquement le nom des signataires pendant la période de collecte.
Le 6 avril, si notre objectif n’est pas atteint, mais que nous décidons d’aller de l’avant malgré tout, vous en serez avisés par courriel et vous aurez un délai pour demander le retrait de votre nom si vous le souhaitez.
*Comme les publications sur les réseaux sociaux ne sont pas visibles par tous nos contacts, nous vous invitons à partager par message privé.
En vous remerciant à l’avance de votre appui,
Le collectif
Signez ici !
Lettre ouverte
22 mars 2021
À l’attention de nos responsables politiques
Monsieur le premier Ministre,
Monsieur le ministre de la Santé et des Services sociaux
Monsieur le ministre de l’Éducation,
Monsieur le Directeur de la santé publique
Nous sommes des professionnel(le)s, technicien(ne)s et travailleur(euse)s de l’éducation réunis dans un collectif pour revendiquer un retour à la normale dans les écoles québécoises.
Nous œuvrons chaque jour dans les écoles pour accompagner les élèves et les soutenir dans leur réussite scolaire. Or, depuis septembre, nous peinons à accomplir notre mission. Les mesures sanitaires décrétées depuis maintenant un an ont mis les enfants dans une situation plus que préoccupante. Pour rappel, voici les bouleversements subis par les enfants depuis mars 2020 :
Fermeture des écoles de mars à juin, avec une absence quasi-totale de suivi scolaire, qui a engendré ainsi un retard immense dans les apprentissages et creusé un écart encore plus important avec les élèves en difficultés;
Climat anxiogène de mysophobie dans les écoles ouvertes au printemps: respect du 2 mètres en tout temps, désinfection systématique non seulement des mains mais aussi du matériel et élimination du transport d’objets non essentiels entre l’école et la maison;
Fermeture jusqu’à très récemment des centres sportifs, des bibliothèques, des centres culturels, des activités parascolaires;
Interdiction de voir leurs amis, leur famille élargie, et leurs grands-parents;
Reprise de l’école pour tous en août avec l’imposition de procédures et de mesures lourdes et anxiogènes dictées par l’INSPQ et la CNESST:
Port du couvre-visage par tous les professionnels et plus tard, du masque de procédure et des lunettes ou visière;
Plexiglass obligatoire pour les interventions sans masque;
Récréations dans des zones définies, sans possibilité de socialiser avec les élèves des autres classes et limitation des possibilités de jeux;
Modification d’horaire dans certaines écoles, y compris le retrait de récréations, pour éviter le rapprochement des bulles-classes;
Limitation de la circulation des élèves dans l’école, contrôle de l’accès aux salles de toilettes et, selon l’école, instauration de nouvelles procédures de déplacements;
Accès aux fontaines d’eau interdit et bouteille personnelle obligatoire;
À certains endroits, accès aux vestiaires interdits et changements de vêtements suspendus pour l’éducation physique;
Irritations vives et chroniques de la peau de certains enfants causées par la surutilisation du gel hydroalcoolique, routine introduite de désinfection obligatoire des mains plus de 20 fois par jour;
Mise en place progressive du port du couvre-visage pour le 3e cycle d’abord puis généralisé à tous les cycles lors des déplacements et finalement, masque pédiatrique pour tous à temps plein, selon les régions, incluant en éducation physique;
Fermeture des bibliothèques scolaires pendant plusieurs mois dans certains milieux et limitation de la circulation des documents;
Abandon des activités spéciales qui sont au coeur de l’identité d’une école et du sentiment d’appartenance de ceux qui la fréquentent (rassemblements au gymnase, déjeuner de Noël, visite des parents, etc.);
Modification de l’offre du Club des petits déjeuners (aliments ensachés à manger en classe);
Circulation limitée des parents dans l’école (sur rendez-vous seulement) en dépit des valeurs et principes adoptés dans le Plan stratégique du ministère de l’éducation (collaboration, participation citoyenne, partenariat);
Projets éducatifs en péril: on y retrouve souvent des principes d’échange et d’ouverture sur la communauté et des actions qui impliquent la libre circulation inter-classes des humains et du matériel;
Optimisation du service aux élèves en difficulté entravée par les nouvelles contraintes, entraînant soit une réduction du temps d’intervention pour chaque élève, soit une diminution de la qualité du service;
Impossibilité de respecter intégralement les plans d’intervention des élèves EHDAA (contraintes sanitaires ou perturbation des services causée par les retraits fréquents des élèves et du personnel);
Modalités de scolarisation aléatoires (à l’école ou en ligne) fluctuant au gré des volontés de l’INSPQ, alimentées par des tests PCR qui nous apparaissent encore controversés; 123456
Modifications dans les routines du dîner: repas froids, parfois en silence, diverses dispositions pour protéger les bulles;
Des initiatives privées qui ne sont pas issues des autorités sanitaires.
Par la présente, nous tenons à vous alerter sur le caractère néfaste de ces mesures, particulièrement sur le port du masque en tout temps, ainsi que notre refus de renier notre mission éducative et notre engagement envers le ministère de l’éducation. En l’absence de données établissant la preuve irréfutable que la présence du SARS-CoV-2 et de ses variants représente, dans les écoles primaires et secondaires, un risque plus dommageable, pour les enfants et adolescents, que celui du prolongement des mesures et procédures médicales imposées, nous demandons de les réévaluer et les alléger. Si le principe de précaution, souvent évoqué par les autorités, est valable, alors, nous l’invoquons à notre tour pour libérer les enfants. Les signataires de la Déclaration de Great Barrington7 proposent d’autres moyens pour rassurer et protéger les personnes à risques tout en permettant aux enfants de vivre normalement en pratiquant les mesures d’hygiène de base. Nous sommes rassurés par l’ensemble des études ou analyses89101112 qui concluent que la Covid constitue un risque infime pour les enfants et que ces derniers ne jouent pas un rôle significatif sur l’évolution de la situation, même en l’absence de mesures invasives. Cela nous donne l’espoir qu’une approche différente pourrait être envisagée au Québec. À l’instar des spécialistes français de l’enfance et de l’adolescence, signataires de la lettre ouverte Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants: un constat clinique alarmant13, nous implorons l’État de favoriser une stratégie qui prend en compte la primauté de l’intérêt de l’enfant et qui s’inspire de l’expertise de tous les acteurs impliqués.
En tant qu’acteurs de première ligne sur le terrain, voici ce que nous observons:
Incompatibilités entre la vision et la mission du Ministère de l’éducation et les strictes mesures sanitaires exigées et supervisées par l’INSPQ et la CNESST
Comment concilier, en ce moment, les priorités et les choix de la Santé publique, et leurs conséquences, avec cet idéal poursuivi par notre Ministère?
Offrir sur tout le territoire québécois, des milieux de vie propices à la réussite éducative et à la pratique régulière d’activités physiques, sportives, de loisir et de plein air, des milieux de vie inclusifs, sains et respectueux de la diversité des personnes, de leurs besoins et de leurs conditions. 14
Nous constatons au quotidien le manque de concordance entre cet idéal, auquel on nous enjoint d’adhérer pour favoriser la réussite du plus grand nombre, et la multiplication des mesures sanitaires dans les lieux d’éducation. Les Centres de services ainsi que les écoles ont aussi ciblé, par le biais des PVR et projets éducatifs, des valeurs, des enjeux et des orientations, incluant les politiques de santé globale, qui nécessitent une plus grande liberté d’agir que celle offerte en ce moment pour être pleinement incarnés. Lorsque de précieuses minutes d’enseignement sont consacrées à la gestion sanitaire, que le langage oral et visuel est entravé, que les capacités attentionnelles sont affectées, que la proximité physique est découragée, que la coopération est limitée, que les aires de jeux et les activités parascolaires sont réduites, que les échanges avec l’extérieur sont contrôlés, que les modalités d’enseignement et les pratiques pédagogiques sont bouleversées, que la bienveillance est négligée, que le développement pédagogique est ralenti, que nos moyens d’interventions sont limités et que les services aux élèves EHDAA sont compliqués, cela compromet la stratégie d’intervention Agir autrement ainsi que l’ensemble du Plan stratégique du ministère de l’Éducation. Nous le ressentons comme une trahison de notre rôle initial. Finalement, n’est-il pas regrettable que la stratégie de lutte contre la Covid ainsi que la centralisation du pouvoir décisionnel qui l’accompagne ne s’harmonisent pas avec l’article 3 de la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée en 1990 par le Canada?15 Selon nous, le devoir de protection, de soins et de santé va au-delà du contrôle de la circulation d’un virus et nous apparaît être, en premier lieu, une responsabilité parentale16 .
Article 3
1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants… l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.
2. Les États parties s’engagent à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui…
Impacts des mesures sanitaires sur les apprentissages
En juin 2020, un collectif de pédiatres et d’orthophonistes nous rappelait le rôle primordial du contact visuel entre l’enfant et l’adulte, influençant différentes sphères de développement chez les jeunes enfants17. À l’école primaire, l’apprentissage des langues et de la lecture nécessite une excellente modélisation de la prononciation et la discrimination auditive est primordiale . Les impacts sur les élèves avec des difficultés de langage accentuent encore plus les inégalités par rapport aux autres élèves. Le port du masque et la distanciation, ne permettent pas aux élèves de bien entendre leur enseignant, ni aux enseignants de bien entendre leurs élèves afin de transmettre verbalement les rétroactions ciblées et planifiées, considérées comme le premier facteur de réussite par le chercheur John Hattie18. Les conditions nécessaires à certaines pratiques éducatives essentielles, telles que la rétroaction, la pratique guidée, la coopération, et la construction du raisonnement par les échanges, exigent une parole claire. Puisque le masque nuit à la communication en obstruant le volume de la voix et les signaux non-verbaux19, nous croyons qu’il n’a pas sa place dans un lieu où les interactions ininterrompues sont au cœur de ce qui s’y vit. Pour libérer sa bouche, l’enseignant peut utiliser un écran de Plexiglass©, autre entrave à la spontanéité des stratégies et la fluidité d’une pédagogie moderne. Selon Sonia Lupien, «la mémorisation consiste en trois étapes sensibles aux interférences. Le stress est la principale source d’interférence et peut nuire à chaque étape de la mémorisation (l’encodage, la consolidation et la remémoration)”20. On peut donc affirmer que le climat actuel n’est pas favorable aux apprentissages. Nous dénonçons aussi la formule de l’école hybride, parfois en présentiel et parfois à distance, avec laquelle des milliers d’élèves doivent composer en ce moment, qui n’est ni efficace, ni idéale. Que fait-on pour tous ces enfants confinés dans de petits appartements, sans accès à une cour extérieure? Que fait-on pour tous ces enfants qui n’ont pas la possibilité de jouer dehors ou qui s’ennuient toute la journée? Que fait-on avec l’augmentation catastrophique du temps d’écran qui, encore selon Hattie, nuit à la réussite. Il en va de même pour les longs arrêts de scolarisation. Le développement du plein potentiel de chacun est compromis, surtout lorsque les enfants sont retirés sans suivi de qualité parce que les pairs, eux, sont en classe. Le manque de cohésion et de stabilité augmente les difficultés des élèves déjà fragilisés. De plus, ce modèle est très anxiogène, particulièrement chez les petits. Il est grand temps, pour le bien de tous, d’offrir l’école à temps plein dans des conditions optimales, sans masques, sans distanciation, avec une vie scolaire intéressante et stimulante pour nos jeunes. Bref, il est plus que temps de retrouver l’école québécoise d’avant, celle qui priorisait le développement du plein potentiel des jeunes.
Impacts des mesures sanitaires sur l’anxiété
Toutes les mesures mises en place ainsi que le discours catastrophiste qui les accompagne génèrent une peur de l’autre et donnent le sentiment que le danger est partout autour d’eux. La présence de nouveaux stresseurs physiques (ÉPI, désinfectant) et psychologiques (manque de contrôle, imprévisibilité, nouveauté, égo menacé)21 nous affecte tous au quotidien depuis un an. Le cerveau immature des enfants et adolescents régule moins bien les émotions. Nous constatons que plusieurs élèves ont des idées noires, des troubles du sommeil, des attitudes irritables, une baisse de concentration et un découragement face aux apprentissages. De plus, ils se sentent souvent coupables, car ils ont peur de « tuer » leurs parents ou leurs grands-parents. Les témoignages sont troublants. Sous des airs de “résilience”, plusieurs élèves vivent à l’intérieur une détresse qu’ils ne peuvent nommer.
Impacts des mesures sanitaires sur le lien affectif et social
La distanciation sociale et le port du masque entraînent une privation de la spontanéité dans les relations sociales entre tous les membres du groupe. Fort de son expertise en psychiatrie et en neuroscience, le docteur Manfred Spitzer soulève lui aussi des problématiques liées au masque à l’école. (traduction libre)
En somme, la reconnaissance et la réponse aux manifestations émotionnelles du visage de ses pairs est une composante essentielle et nécessaire de l’interaction sociale à l’école. Il aide les élèves et les enseignants à modifier leur comportement afin de s’aligner sur la communication sociale et les normes comportementales […] Étant donné que le processus même d’apprentissage est facilité par les émotions (c’est leur principale raison d’être), les masques faciaux sont susceptibles de provoquer une certaine interférence avec la pédagogie.22
Puisque les travaux de John Hattie présentent la relation de confiance entre l’enseignant et l’élève comme deuxième facteur d’influence de la réussite scolaire, alors nous rappelons l’importance d’offrir un environnement favorable à la création d’un lien d’attachement sécurisant et positif. Pour permettre ce lien, et favoriser l’ouverture à l’autre, les enfants doivent d’abord être stabilisés au plan émotionnel. Malheureusement, les relations humaines détendues se font remplacer de plus en plus par des injonctions sanitaires : «lave tes mains! Mets ton masque! Reste à 2 mètres!» Il nous est insupportable de constamment faire des injonctions aux enfants sur ces consignes plutôt que de nous focaliser sur l’essentiel, à savoir leur bien-être et leur réussite éducative. Ces mesures accentuent aussi la lourdeur de nos tâches au quotidien avec nos élèves, ne serait-ce qu’en avertissements et en application des conséquences pour le non port du masque, ce qui réduit considérablement le temps de qualité nécessaire pour le développement du lien affectif avec les enfants. Le contexte scolaire n’est plus le milieu bienveillant que nous connaissions avant la pandémie et il nous paraît urgent de retourner à des valeurs épanouissantes, éducatives et structurantes pour les enfants. Laissons les enfants être des enfants! Ne passons pas sous silence le sentiment d’exclusion vécu par les enfants exemptés du masque mais qui doivent demeurer en retrait des autres toute la journée. Quelle sera la cicatrice laissée par ces décisions sur des enfants impressionnables et désormais stigmatisés?
Impacts des mesures sanitaires sur la santé physique
Des experts d’ici et d’ailleurs ont déjà communiqué leurs inquiétudes sur la généralisation du port du masque à temps plein par des enfants en bonne santé.23242526 Bien que notre expertise ne nous permette pas de nous prononcer sur les impacts physiologiques à court ou à long terme de cette mesure , nous sommes sensibles aux appels à la prudence de ces experts du développement infantile qui arguent qu’on ne peut, à ce jour, écarter l’hypothèse de conséquences négatives liées à l’utilisation prolongée du masque sur la santé globale des enfants.27 Étant donné que le couvre-visage et le masque pédiatrique sont des mesures invasives qui, sans aucun doute, modifient l’expérience de la respiration naturelle, nous nous inquiétons des répercussions éventuelles sur des systèmes nerveux en développement et par conséquent, sur le fonctionnement cognitif que nous souhaitons optimal en tout temps. Nous nous questionnons aussi sur la réelle efficacité à réduire la présence de pathogènes28 de ces masques que nous observons humides ou mouillés, souillés et abimés par les multiples attaques manuelles et buccales des enfants. À l’instar des chercheurs allemands29ayant recueilli des témoignages auprès de milliers de parents et intervenants concernés, nous observons aussi des étourdissements, des maux de tête, des saignements de nez, une fatigabilité plus importante, un manque de concentration et une montée de l’anxiété. Selon le code civil, nous ne pouvons porter préjudice à la santé d’autrui, pourtant nous avons l’impression que c’est ce que l’on exige de nous. De plus, nous sommes choqués de constater que certains milieux ignorent les recommandations de l’OMS30, et exigent le masque pendant les cours d’éducation physique. Enfin, nous nous sentons impuissants devant la multiplication des meurtrissures sur les mains et les visages des enfants. Il est inacceptable de ne pas agir en prévention.
Impacts sur les élèves EHDAA et à besoins particuliers
Les élèves EHDAA et les élèves à risques présentent un éventail de particularités auxquelles l’école doit s’adapter et c’est le plan d’intervention personnalisé qui fait foi des engagements à cet effet. Cependant, les moyens à notre disposition pour enrichir les plans d’intervention se sont raréfiés et les accommodements sanitaires qui incitent à l’exclusion sont inacceptables à nos yeux. Les nombreuses problématiques telles que le TDAH, l’autisme, le trouble développemental du langage, le trouble du comportement, le retard de développement, la dyspraxie, le trouble d’apprentissage, le trouble de l’opposition, le trouble de l’attachement, etc, sont toutes sujettes à être négligées en ce moment. Des difficultés supplémentaires, causées par la situation de crise, s’ajoutent aux difficultés d’adaptation, aux stratégies inefficaces et au manque de motivation présents depuis longtemps. Les nouvelles exigences imposées rapidement ne respectent pas le temps d’adaptation requis pour les apprivoiser et les intégrer. Pensons aux élèves TSA qui mettent plusieurs semaines, voire même des mois, avant d’accepter ou de maîtriser une nouvelle mesure dans leur routine quotidienne. Chaque changement étant source de stress, nous observons dorénavant une anxiété plus marquée chez ces élèves depuis le début de l’année scolaire puisque plusieurs mesures ont été ajoutées par la santé publique et la CNESST en très peu de temps. De plus, les élèves TSA ont un besoin essentiel du visuel du visage de l’autre pour arriver à décoder autant le verbal que le non-verbal dans leur apprentissage des habiletés sociales, apprentissage rendu très difficile avec le port du masque en tout temps. L’hypervigilance et l’hypersensibilité de certains enfants dans les sphères sensorielles, émotionnelles ou attentionnelles sont exacerbées par des informations ou des stimuli supplémentaires et nouveaux qui agissent comme agents stressants. Les conséquences ne seront pas négligeables sur la réussite scolaire de plusieurs enfants pour qui l’on avait promis de s’adapter et que l’on prive du meilleur. M. Legault, nous nous inspirons de votre message dans Une école adaptée à ses enfants pour vous demander de réajuster le tir.
Les jeunes aux prises avec des difficultés non seulement demandent que nous nous préoccupions d’eux, mais exigent de nous que nous les conduisions vers la réussite. Il s’agit là d’une obligation de résultat à laquelle nul ne peut se soustraire. C’est pourquoi nous devons tous faire en sorte d’évaluer la portée de nos actions afin de rajuster le tir,si cela est nécessaire. (François Legault, 1999)
Nous joignons nos voix à celles de milliers de parents31 inquiets et impuissants qui doivent composer au quotidien avec un enfant blessé physiquement et/ou psychologiquement, apeuré, démotivé et dévitalisé. Nous savons que parmi les enfants qui se conforment et qui collaborent de bon cœur, se cachent ceux qui souffrent en silence pour préserver les liens et l’harmonie autour d’eux. Alors, nous prenons parole pour l’enfant qui pleure son conflit entre désir d’affection et crainte de l’autre, pour les petits qui ont la boule au ventre quand on vient les chercher d’urgence en classe pour un isolement à la maison, pour les enfants de foyers d’accueil qui n’ont pas de pause de la Covid, pour ceux dont toute l’attention est mobilisée par la douleur d’une peau irritée à vif, pour le gamin qui explose quotidiennement à la maison après une journée de vigilance, pour la gamine isolée à la maison pour la troisième fois sans possibilité de voir des amis, pour ceux qui vivent avec un problème auditif et qui n’entendent plus l’enseignant, pour les porteurs de lunettes qui endurent la buée, pour les plus petits qui développent la crainte des visages, pour celui qui veut savoir si la vie était belle avant la Covid et pour celle qui veut mourir.
Nous qui sommes au quotidien auprès des enfants, nous sommes persuadés que vous comprendrez la nature de nos inquiétudes et que vous placerez l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur de vos décisions.
Les membres du collectif
Références
1– Clarifying the evidence on SARS-CoV-2 antigen rapid tests in public health responses to COVID-19, https://doi.org/10.1016/S0140-6736(21)00425-6
2– CEBM, Viral cultures for COVID-19 infectivity assessment. Systematic review,
3– OMS, AVIS DE L’OMS À L’ATTENTION DES UTILISATEURS DE TESTS DE DIAGNOSTIC IN VITRO
https://www.who.int/fr/news/item/20-01-2021-who-information-notice-for-ivd-users-2020-05?fbclid=IwAR1LLNCcBAHy2ifFNV5nwaDV71x5PLhuLyZAzFFd9Jxj1vO_Pmd2JolCVPA
4 External peer review of the RTPCR test to detect SARS-CoV-2 reveals 10 major scientific flaws at the molecular and methodological level: consequences for false positive results, https://cormandrostenreview.com/report/
5– The Lancet, Clarifying the evidence on SARS-CoV-2 antigen rapid tests in public health responses to COVID-19, https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciaa1491/5912603
6– INESSS: Indications et critères d’accès au test de détection moléculaire du Sras-CoV-2, https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/COVID-19/COVID-19_INESSS_test_detection_moleculaire.pdf
7– Collectif d’auteurs, Great Barrington Declaration, https://gbdeclaration.org/la-declaration-de-great-barrington/
8– NEJM, Open Schools, Covid-19, and Child and Teacher Morbidity in Sweden, https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2026670
9– NEJM, Spread of SARS-CoV-2 in the Icelandic Population https://www.nejm.org/doi/pdf/10.1056/NEJMoa2006100?articleTools=true
10– Rational Ground, https://rationalground.com/wp-content/uploads/2020/08/472271783-Answers-to-Anti-Schoolers-on-Korea-Israel-Chicago-and-Georgia.pdf
11– The Conversations, Rentrée scolaire : « La Covid-19 n’est définitivement pas une maladie pédiatrique » https://theconversation.com/rentree-scolaire-la-covid-19-nest-definitivement-pas-une-maladie-pediatrique-145287
12– NCBI, Transmission of SARS-CoV-2 in Australian educational settings: a prospective cohort study, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7398658/pdf/main.pdf
13– Collectif d’auteurs, Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants: un constat clinique alarmant, https://reinfocovid.fr/wp-content/uploads/2020/12/Politique-sanitaire-enfants.pdf?fbclid=IwAR0Ko5RXKBwDkI1gFrzJYd390o-uHT1uPmqxVMj1Daj81DW7Odo7z8Rh69Q
14– Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Plan stratégique 2019-2023, https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/plan-strategique/plan-strategique-2019-2023.PDF?1575660315
15– Haut commissariat de Nations Unies, https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CRC.aspx
16– Code civil du Québec, Article 599, http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/CCQ-1991#se:599
17-De l’effet du port du masque chez l’adulte sur le développement de l’enfant, https://www.ooaq.qc.ca/media/nr4fqpsl/de-laeffet-du-port-du-masque-chez-laadulte-sur-le-da-c-veloppement-de-laenfant.pdf?fbclid=IwAR36CPf9zETnGHkFp5Me42BFhhQ9-3UjGQh9REdGN9DSNMDcsb7ng6Eq74k
19– NCBI, Masked education? The benefits and burdens of wearing face masks in schools during the current Corona pandemic, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7417296/#bib0007
20– CESH, Stress, émotions et mémoire, https://www.stresshumain.ca/le-stress/effets-sur-la-memoire/stress-emotions-et-memoire/
21– CESH, Recette du stress, https://www.stresshumain.ca/le-stress/comprendre-son-stress/source-du-stress/
22– NCBI, Masked education? The benefits and burdens of wearing face masks in schools during the current Corona pandemic, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7417296/#bib0007
23– Manifeste pour les enfants, https://reinfocovid.fr/science/manifeste-pour-les-enfants/
24– Panda responds to updated South African government mask mandates, https://www.pandata.org/panda-responds-to-updated-south-african-government-mask-mandates/
25– Research Gate, Review of scientific reports of harms caused by face masks, up to February 2021, https://www.researchgate.net/publication/349518677_Review_of_scientific_reports_of_harms_caused_by_face_masks_up_to_February_2021
26– Association des pédiatres du Québec, La rentrée n’est pas coupable, https://www.facebook.com/lemondeestailleurs/posts/1627462124091524
27– Rosner E (2020) Adverse Effects of Prolonged Mask Use among Healthcare Professionals during COVID-19- J Infect Dis Epidemiol 6:130. doi.org/10.23937/2474-3658/1510130
28– -Oman medical journal, https://dx.doi.org/10.5001%2Fomj.2014.92
29– Research Square, Corona children studies « Co-Ki »: First results of a Germany-wide registry on mouth and nose covering (mask) in children, https://www.researchsquare.com/article/rs-124394/v3
30– OMS, En finir avec les idées reçues, https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public/myth-busters
31– Nouscitoyens.ca, Que sommes-nous en train de faire subir à nos jeunes?, Collectif québécois de parents, grands-parents et intervenants inquiets pour les enfants, https://nouscitoyens.ca/que-sommes-nous-en-train-de-faire-subir-a-nos-jeunes/?fbclid=IwAR3BpxCtUV56kWVOyRNjwAnODmul93NI_QgxNciHcWMuAet8t1BZPOprzrY