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Liberté d’expression attaquée: le gouvernement libéral fait le nécessaire pour que le CRTC réglemente tout le contenu généré par les utilisateurs – MICHAEL GEIST

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Liberté d’expression * Conditions appliquées par Fukt par Chris Christian (CC BY-NC 2.0) https://flic.kr/p/i3wYGf

TRADUCTION:  GOOGLE TRADUCTION

23 avril 2021

Le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, a comparu devant le Comité permanent du patrimoine canadien le mois dernier et a été interrogé par le député libéral Tim Louis au sujet de «la désinformation selon laquelle ce [projet de loi C-10] contrôlerait, réglementerait ou censurerait les médias sociaux». Guilbeault a répondu :

Dans le cas de YouTube, par exemple, nous ne sommes pas particulièrement intéressés par ce que les gens… vous savez, quand mon grand-oncle publie des photos de ses chats, ce n’est pas ce qui nous intéresse en tant que législateur. Lorsque YouTube ou Facebook agissent à titre de radiodiffuseur, alors la loi s’applique à eux et le CRTC définit comment cela se passe. Mais vraiment, nous ne sommes pas intéressés par le contenu généré par les utilisateurs. Nous nous intéressons à ce que font les radiodiffuseurs.

Guilbeault faisait référence à une exception précise du projet de loi C-10, le projet de loi de réforme de la Loi sur la radiodiffusion, qui excluait le contenu généré par les utilisateurs du champ d’application de la réglementation de la radiodiffusion. J’ai déjà blogué sur l’exception , notant sa portée étroite. La disposition stipule :

La présente loi ne s’applique pas aux (a) programmes qui sont téléchargés sur une entreprise en ligne qui fournit un service de médias sociaux par un utilisateur du service – qui n’est pas le fournisseur du service ou la société affiliée du fournisseur, ou l’agent ou le mandataire de l’un ou l’autre d’entre eux – pour la transmission sur Internet et la réception par d’autres utilisateurs du service; et (b) les entreprises en ligne dont la diffusion se compose uniquement de ces programmes.

Sans cette disposition, tout ce qui est téléchargé par les utilisateurs – qu’il s’agisse de vidéos de chats ou d’enfants dansant dans la cuisine – serait traité par la loi canadienne comme un «programme» et assujetti à la réglementation du CRTC. Les représentants du gouvernement l’ont confirmé aujourd’hui à l’audience avec Owen Ripley déclarant:

Mme Dabrusin a signalé que le gouvernement avait l’intention d’abroger, ou de suggérer une abrogation, de l’article 4.1, ce qui signifie qu’il n’y aurait plus du tout d’exclusion pour les services de médias sociaux. Pour le bénéfice du comité, lors de nos sessions précédentes, le comité a maintenu l’exclusion des utilisateurs des entreprises de médias sociaux. En d’autres termes, lorsque vous ou moi publions quelque chose sur YouTube ou sur un autre service de partage, nous ne serons pas considérés comme des diffuseurs aux fins de la Loi. Le CRTC ne pouvait pas nous appeler avant eux et nous ne pouvions pas faire l’objet d’audiences du CRTC. Mais si l’exclusion est supprimée – si la 4.1 est annulée – la programmation que nous téléchargeons sur Youtube, cette programmation que nous plaçons sur ce service serait soumise à une réglementation à l’avenir.

, mais serait de la responsabilité de Youtube ou quel que soit le service de partage. La programmation téléchargée peut être soumise à des exigences de découvrabilité ou à certaines obligations de ce genre. Si la voie à suivre consiste à maintenir l’exclusion pour les utilisateurs individuels mais à supprimer l’exclusion pour les entreprises de médias sociaux, cela signifie que toute la programmation diffusée sur ces services serait assujettie à la Loi, qu’elle y soit ou non diffusée par une société affiliée. ou un mandataire de l’entreprise.

Relisez-le: «toute la programmation diffusée sur ces services serait assujettie à la Loi.» Malgré l’avertissement, la secrétaire parlementaire Julie Dabrusin a présenté une motion pour supprimer l’exclusion, qui a obtenu le soutien du comité.

C’est une étape remarquable et dangereuse dans une loi déjà mauvaise. Le gouvernement estime qu’il devrait réglementer tout le contenu généré par les utilisateurs, laissant au régulateur le soin de déterminer les modalités et conditions auxquelles seront jointes les vidéos de millions de Canadiens sur des sites comme Youtube, Instagram, TikTok et des centaines d’autres services. L’ analyse du projet de loi faite par le ministère de la Justice sur la Charte cite expressément l’exclusion pour faire valoir qu’elle n’empiète pas indûment sur les droits à la liberté d’expression. Sans l’exclusion, le projet de loi C-10 adopte la position selon laquelle un organisme de réglementation établit les règles de la liberté d’expression en ligne. Comme l’a tweeté Emily Laidlaw , les droits de l’homme s’appliquent en ligne et hors ligne.

La semaine dernière, j’ai écrit que le gouvernement libéral était devenu le gouvernement le plus anti-Internet de l’histoire du Canada . Mais le vote d’aujourd’hui est encore pire. En supprimant l’exclusion du contenu généré par les utilisateurs, le projet de loi C-10 représente une attaque inacceptable contre le droit à la libre expression des Canadiens. Il doit être vaincu.

SOURCE: MICHAEL GEIST